19 au 28 août

 

19 août : 8 h, 26 Km, refuge.

 

Gentille montée dans les lapiaz. La descente comprend un goulet équipé mais très délicat car instable dans le bas. Il n'y a pas à dire : la VA, ce n'est pas un GR adapté à n'importe quel randonneur. Rien de technique, mais il faut parfois avoir le pied sûr. Ensuite, beau balcon pour arriver à un lac très fréquenté. Halte longuette au refuge et café-gâteau évidemment car la descente dans le goulet a laissé des traces et je suis fatigué. Le prochain col est heureusement facile avec de larges lacets et me donne le temps de retrouver ma forme. Il débouche sur une très large vallée avec de belles parois. Déjeuner - séchage dans un creux à l'abri des nombreux passants. Le refuge plus bas est trop commercial à mon goût et bondé par dessus le marché : je prends une variante à gauche, passe un petit col et redescend sur le refuge fermier tout simple de La Vare, absolument charmant. J'ai le dortoir pour moi tout seul et un énorme dîner avec des compagnons sympathiques.

 

20 août : 8 h, 32 Km, refuge.

 

Gentille descente, puis remontée de la vallée à gauche. En fond de vallée, belle mais très rude montée de 1.200 m par grosse chaleur jusqu'au col où je déjeune en séchant. Magnifique panorama avec à droite des parois impressionnantes, à gauche le Rhône, au fond le lac Léman et au-dessus un couple d'aigles royaux. Puis je longe la crête parsemée de grottes militaires, descends à au refuge de la Tourche (café-gâteau) pour continue à flanc dans l'autre sens. Chaleur de bête mais beau sentier en balcon au dessus du Rhône, assez accidenté toutefois sur une pente parfois quasi verticale. Après une dernière montée où je dégouline, arrêt à la cabane de Demècre à 17 h, sympa mais à sec d'eau car ils dépendent de l'eau de pluie : je dois acheter une bouteille !

 

 

21 août : 6 h, 14 Km, refuge.

 

Beau temps et vues sur l'envers du Mont Blanc. Longue descente agréable dans les bois, que je termine sur les derniers 300 m en télécabine. Il fait caniculaire dans la vallée du Rhône et j'emprunte le train à crémaillère de Chamonix pour les 300 premiers mètres de montée. Je tente de continuer à pied (sur goudron !) mais vraiment, la chaleur est épouvantable : je lève le pouce et profite d'une voiture (climatisée, chouette) sur les 5 km de route. Ensuite, très belle montée avec arrêt bain dans une vasque pour monter au lac de Susanfé le long de falaises d'escalade. Je nage longuement dans le lac de barrage étonnamment tiède avec de petits poissons qui me grignotent les pieds avant d'aller dormir au gros refuge juste au-dessus.

 

22 août : 11 h, 42 Km, chez Violaine.

 

Grand beau et départ à l'aube pour tenter d'arriver à Samoens ce soir avec 4 cols à passer. Le premier col est très beau, tout en cailloutis avant une descente plaisante et un café-gâteau à la cabane de Salafé. Ensuite le chemin s'engage dans la gorge qui clôt la vallée, très raide mais équipée.  Nouvel arrêt à un refuge, puis petit col (que j'aurais pu contourner) avant de redescendre sur le refuge de Tornay-Bostan où je déjeune luxueusement. Je continue vers le col de Cou (framboises et myrtilles), frontière avec la France, puis le col de la Golèse. J'espérais être pris au parking des Allaments par Ben, mais nous ne nous sommes pas compris, il est ailleurs, et je termine à pied une très belle journée de 11 h de marche chez Violaine, avec Ben, Tina et les enfants. Demain, repos de deux jours à cause de la canicule : plus de 33° !

 

25 août : 9 h, 35 Km, refuge.

 

Bus pour Le Lignon car j'ai déjà fait cette partie, puis montée agréable sans y penser vers le lac d'Anterme où la pluie me rattrape, violente durant 10 minutes. La vallée (profonde !) avant le col du Brévent est toujours aussi belle et pleine de myrtilles, même avec les problèmes d'estomac du jour.  Peu de monde au Brévent, et je prends à gauche pour aller à La Flégère. Le chemin est beau, avec vue sur le Mont Blanc, mais il est beaucoup plus long que ce que je pensais et je tire la langue sur la fin de cette journée de 9 heures. Beaucoup de monde au refuge, dont les trois quarts au moins d'étrangers.

 

26 août : 7 h, 19 Km, refuge.

 

Temps couvert. Chemin en balcon et montagnes russes qui mène en bas de la vallée. Là, je croise de nombreux trailers car l'UTMB est dans trois jours, et les nombreux coureurs refusés viennent en faire une partie en individuels. Le temps devient menaçant, et je prends la télécabine de Valorcine pour abréger la monté au col de la Balme. La pluie, violente, me rattrape avant et je descends sous la pluie et avec de violentes crampes d'estomac jusqu'au col de Forclaz où une tôle qui bat toute cette nuit d'orage m'empêchera de dormir.

 

27 août : 8h, 32 Km, hôtel

 

Chemin en balcon d'où j'aperçois la cabane du Démècre où j'étais il y quelques jours. Descente à Champex en tentant de ne pas me faire semer par deux marcheuses devant moi : je suis incorrigible ! Puis chaude mais belle remontée à flanc vers Bourg Saint Pierre. La pluie menace à nouveau, il est tard et je fais du stop sur les derniers 4 Km.

 

28 août

 

Très mauvais temps ce matin,froid, pluvieux et venteux, qui deviendra tempête de neige sur le col du Grand Saint Bernard que je suis sensé passer. Du coup, je pends un bus qui monte péniblement jusqu'au col, frontière avec l'Italie. Là, il y déjà 15 cm de neige, des congères de 30 cm, un vent de 40 Km/h et ça empire. Pas d'espoir que cela fonde d'ici demain, donc je descend en bus à Aoste dans la vallée. Le lendemain, la neige est toujours très présente dès 2.000 m et va prendre plusieurs jours pour disparaître. Pas envie d'attendre, je décide donc d'arrêter là pour cette année et rentre en bus à Clermont en ... trois jours (!) à cause de l'éboulement qui a bloqué le tunnel de Fréjus : trois d'heures d'attente au tunnel du Mont Blanc et toutes les correspondances ratées les unes après les autres ! Arrivée à Clermont, où Maïty vient me chercher... à 2h du matin.