16 juin au 22 juin 2023

Les photos, présentées en ordre chronologiques, peuvent être agrandies en cliquant dessus

Été 2023 : trop tard pour les USA, et puis j'ai envie d'Europe. Je me décide donc pour la Via Alpina, en combinant l'itinéraire rouge classique avec le jaune pour passer par les Dolomites. Je prévois deux mois et demi à trois mois, et part en bus de Clermont à Triestre le 15 juin, toujours en mode ultra-léger et sans réchaud.

 

16 juin : 4h30, 26 km, camp.

 

Arrivé à Triestre le au matin. La première journée est urbaine et chaude : je prends un taxi pour aller à la frontière de la Slovénie et y commencer la marche.  Les chemin slovènes sont le plus souvent faciles, même si parfois ils disparaissent dans une prairie mouillée ou... ou une voûte.  Le premier soir, à Matavun, énorme orage, mais je suis à l'abri. Trop de monde pour visiter les grottes, dommage.

 

17 juin : 8 h, 33 km, camp.

 

Le château de Pramdjana construit dans des grottes profondes de plusieurs kilomètres, repaire d'un seigneur bandit. Pas de consigne à sac à dos, je ne peut pas visiter, mais je déjeune bien !

 

18-20 juin: 8 h, 32 km, gîte / 8 h, 25 km, refuge / 9 h, 32 km, refuge.

 

Les prairies sont en fleurs, c'est un enchantement. Le chemin alterne plats et parties raides, les vraies montagnes ne sont pas loin. Le temps est au beau, frais, parfait. à Istria, je prends beaucoup trop de bouffe et souffre ensuite d'un sac lourd d'autant plus que je j'emprunte un ancien tracé, très raide. J'en abandonnerai au prochain refuge ! Il y a des occasions de manger et de dormir partout, et pour des prix très bas. Je me laisse facilement tenter. En fait, je n'utiliserai ma tente qu'assez rarement et mes provision de bouffe encore plus rarement : ce sera finalement une randonnée de grand luxe, mais du coup un peu coûteuse !  Les reliefs karstiques slovènes imposent continuellement des montés/descentes très raides et profondes, mais c'est très beau....

 

21 juin : 9h30, 25 km, camp

 

ça y est, je j'aborde les montagnes par une belle et très longue crête calcaire où l'eau manque. Le chemin devient caillouteux, inégal : visiblement, il n'est pas si fréquenté que ça, mais il est bien tracé.  Je rencontre un polonais qui parcourt aussi la Via Alpina. Il m'indique le site cartographique mapy.cz qui me sera bien utile. De belles forêts non exploitées, mélangées et naturelles.  Je mange assez peu, sans que cela ne porte à conséquence ; l'âge ? on verra plus tard.  Des ces reliefs calcaires, je dois faire attention à l'eau, et parfois en porter pas mal. Au loin, le Alpes Juliennes et déjà je m'approche du Triglav. Chemin aérien et lent : presque 10 h pour 25 km. Le matin, les refuges sont l'occasion d'un café / Appelstrudell qui font du bien.

 

 

22 juin : 9 h 25 km, gîte

 

 Voilà, j'attaque le Triglav dans un décor minéral et encore passablement enneigé. Au col, le chemin a disparu, mais la neige porte et l'orientation est facile par ce beau temps. Je suis un peu (agréablement) surpris par le peu de monde que je rencontre. Je pensais la Via Alpina beaucoup plus populaire. Le slovène est une langue pas commode : on ne prononce pas ce qu'on lit et les consones s'enchaînent de façon inhabituelles pour un Français. Heureusement, l'anglais est assez pratiqué. Magnifique ambiance de haute montagne à seulement 2.300 m.

 

Le refuge Dolicu, qui donne accès au sommet du Trigalv est encore fermé (la neigé ? ) Dommage, je comptais y dormir : il me faut donc négocier un début de descente délicat dans des pentes de neige raides puis dégringoler 1.800 m par un chemin muletier interminable où je me fais mal au talon droit. J'ai cru ne jamais en voir la fin ! en plus, il fait chaud, chaud. En bas, petit bain dans un torrent avant d'arriver, crevé et endolori, à Trenta. Pas grand chose dans ce petit hameau si ce n'est une supérette et une projection vidéo intéressante sur une légende locale. Le refuge est plein, mais l'office de tourisme m'aide gentiment à trouver une chambre au camping un peu plus bas, avec un bon resto juste à côté. en Slovénie, la Via Alpina est indiquée par ces ronds rouge et blanc. Ailleurs, ce seront les barres rouges et blanches. Le chemin est presque toujours assez facile à trouver. La trace GPX est bonne, sauf en Italie mais les indications de dénivelé et de temps du topo-guide sont parfois fantaisistes tandis que celles indiquant un manque de restauration à l'étape sont presque toutes fausses.

 

 J'y reste deux jours pour récupérer, laisser passer le mauvais temps... et laver ma tente qui pue la mort : trois jours plus tôt, j'y ai roulé par inadvertance deux grosses limaces et, par ce temps chaud, elles s'expriment !! L'odeur tenace va m'accompagner un certain temps.