Journal de marche du CDT

 

Section  : 8 (2019) Grand Lake au Canada: un départ loupé.

7 - 21 juin, 84 miles(135 km),  1.600m montés, 29 heures de marche sur 4 jours à  4,7 Km/h


Le Ember Hostel
Le Ember Hostel

Je débarque à Denver le 7 juin après avoir retardé mon départ initialement prévu une semaine plus tôt, cela à cause de la quantité de neige tombée au Colorado. Cinq jours en ville au très sympa Ember Hostel pour revoir mon correspondant Américain qui a gardé du matériel pour moi, envoyer mes premières boites de ravitaillement et ouvrir une ligne de téléphone, et je pars en bus le 13 pour Grand Lake où je m'étais arrêté l'année dernière. Pour me mettre en jambes, je marche le long de la route les 16 derniers miles avec un sac assez lourd puisque j'ai 5 jours de bouffe et le matériel de neige (piolet, mini crampons, guêtres). Il fait très chaud. Arrêt au Shadowcliff Hostel, toujours aussi agréable.

 

 

Départ à 6h le lendemain vers Bowen Pass (3.500m). Le début dans la forêt est agréable bien que le sac soit lourd et les jambes pas encore faites à la marche, mais, très vite, l'eau inonde le chemin, puis apparaît une neige trempée qui ne porte pas. Pas de traces. Pieds mouillés. je m'enfonce à chaque pas de 30-50cm. Epuisant, surtout pour un premier jour. Deux cents mètres sous le col, je réalise que marcher 3 jours dans ces conditions n'est pas envisageable dans l'état d'esprit et la forme que j'ai à ce moment. Donc, demi-tour, stop jusqu'au Highway 40 qui va à la prochaine étape, Steamboat Spring, et début d'une marche de 3 jours le long de cette route, en espérant d'une part me mettre en forme et d'autre part trouver un chemin moins enneigé en m'approchant du désert. C'est long  100 km le long des routes américaines! Et en l'occurrence inutile: la section suivante est encore plus enneigée.

 

 

Du coup, je fais comme la plupart des marcheurs cette année: je me rends à la frontière canadienne, où l'enneigement est faible, pour partir vers le sud: cette deuxième moitié se fera en SOBO. Bus, train, re-bus, stop, il me faudra 5 jours pour arriver à pied d'œuvre et obtenir le permis pour le Parc des Glaciers. Les rangers m'imposent une traversée du Parc très lente mais bon, après le premier départ loupé, ce n'est pas une mauvaise chose: le moral est bas et j'ai besoin de retrouver le plaisir de marcher en montagne.