Jeudi 5 mai, 0km - Lone Pine.
Descente entassés à 6 plus les sacs à l'arrière d'une fourgonnette, et dépose au milieu de nulle part, dans un trou nommé Inyokern. Lone Pine, où m'attendent mes boites, est à 100km au nord, mais sur une grande autoroute où le stop ne marche pas. Après 2 heures d'attente, je retourne au bled, trouve un camping de mobile homes visiblement pauvres et propose 40$ pour le trajet. Un ex marine reconverti dans la désintoxication m'y emmène. Je passe plus de deux heures à la poste à refaire mes boites et à les envoyer un peu partout, puis je me pose à l'auberge de jeunesse. Lone Pine est une bourgade sympa, touristico/sportive et j'y trouve même de nouvelles chaussettes de course.
Vendredi 6 mai, Samedi 7 mai, 0km - Truckee
Bus à 6h15 pour l'aéroport de Reno. Très, très beaux paysages de désert rocailleux, 10cm de neige à 800m. Arrivé à la gare Greyhound, j'apprend que le bus de Trukee est complet. Retour à l'aéroport pour prendre la navette... qui ne circule pas aujourd'hui! Plutôt que de payer un motel minable dans cette ville chère, je préfère prendre un taxi car un TA m'attend ce soir un peu en dehors de Truckee: 140$ ouille, je pensais que ce serait moins. A Truckee, je trouve une autre marcheuse qui est aussi chez Sasha, mon TA. Dîner avec la famille et dodo sur le tapis du salon. Le samedi, retour à Truckee à pied sous la pluie pour déjeuner, stop au retour et repos. Demain, j'essaye l'étape suivante pour voir les conditions de neige: le trio de filles semble être passé puisqu'elles sont parties un jour avant moi et pas revenues.
Dimanche 8 mai, 35km, mi 1180
Enfin reparti. je commençais à trouver le temps long. Dix minutes de pluies pour fêter ça, et tout de suite la neige. Neige de printemps dense et peu croutée, plutôt bien donc. Je mets mes raquettes, mais pour trois heures seulement: elles ne font pas une grosse différence et me font mal au talon; d'ailleurs, ce soir, j'aurai deux grosses ampoules, les seules de tout le PCT! Je suis d'abord la trace d'une douzaine d'autres raquettes qui montent à un refuge à 3h de la route, puis les traces de pieds des Trainwreck qui font une bonne navigation, ce qui me simplifie la vie. Le ciel est menaçant, mais rien ne tombe. C'est tout de même bien fatiguant de marche dans la neige mais au moins, il y a de l'eau. Sur la fin, la perte d'altitude et l'exposition sud offrent des bouts de chemins secs bien reposants. Je fais tout de même 35km avant 17h, mais je suis crevé. Je n'ai vu personne de la journée. Goretex ou non, chaussures et chaussettes sont trempées depuis le milieu de matinée, mais il ne fait pas trop froid. Je campe vers 2.300m.
Lundi 9 mai, 29km, mi 1196 - Sierra City
Presque doux ce matin. Encore des coulées de neige dure et glissante qui demandent de l'attention par instants, mais c'est surtout sec. N'empêche que je prends un mauvais virage dans la neige, descend 50m pour aller chercher de l'eau et doit ensuite crapahuter une demi heure dans les buissons, la neige profonde et les rochers pour retrouver le chemin. En descendant vers la route, les arbres deviennent majestueux: pas loin de 50m de haut. De l'eau partout maintenant, j'aurais pû m'épargner de descendre en chercher, grr. Le temps semble se mettre au beau. J'arrive au Highway 49, mais pas de voitures: je dois me taper les 5km de route à pied pour atteindre Sierra City où j'arrive trop tard pour la poste, je vais donc devoir porter mes raquettes 4 jours de plus. Par contre, le magasin est ouvert et ma boite est bien là. Ils ont la gentillesse d'ouvrir la cuisine pour moi et me font un burger "spécial PCT": 500gr de viande!! Pas de chambres disponibles, je campe donc à côté de l'église; la commune a prévu des sanitaires public avec WC, eau et douches, froides hélas.
Mardi 10 mai, 27km, mi 1215
Aucune envie de refaire à pied les 5km de route qui remontent au PCT, d'autant plus que celui-ci passe ensuite juste au dessus du village: malgré les nombreux panneaux "keep out", "private", "not the PCT", je prends un ancien chemin indiqué sur ma carte qui monte droit dans la pente en comptant sur l'heure très matinale et ma discrétion de solitaire. Effectivement, je ne vois personne, mais, arrivé à mi-pente, le chemin disparaît, abandonné il y a longtemps et il ne reste qu'une très vague trace d'animaux serpentant dans les hautes broussailles; bon, ça passe quand même au prix de quelques griffures et je retrouve le PCT quelques centaines de mètres au-dessus de mon point de départ. Dès que j'atteins la crête, la neige réapparait et la navigation se complique; la neige est vierge, plus de traces des Trainswreck: je pense qu'elles ont abandonné. J'avance lentement en consultant souvent la carte, mais je me trompe tout de même et descend 100m dans un vallon que je dois remonter dans la neige jusqu'aux genoux. Heureusement, le temps est au beau fixe. Même dans ces bonnes conditions, la marche dans la neige est fatigante et je suis bien content d'avoir décidé de sauter la Sierra Nevada. J'arrête à 17h sur une crête avec une vue magnifique pour sécher un peu. Je n'ai fait que 20km dans la neige: c'est lent et j'espère qu'il y aura du sec ensuite, sinon, ça va être long pour arriver au prochain point de ravitaillement. Vu deux traces d'ours, dont une spectaculaire!
Mercredi 11 mai, 26km, mi 1231
Le vent cette nuit était tellement fort que j'ai craint pour ma tente et que j'ai fini par l'abattre et dormir dessus. Je suis très content de mon sac de couchage : malgré ses 800gr, il est bien chaud et protecteur, je n'ai jamais eu froid la nuit et c'est important pour la récupération. Départ express car ça souffle encore et petit déjeuner un peu plus loin, à l'abri d'un petit bois. J'ai pas choisi un endroit top pour camper, mais c'était le seul plat. Je serre les fesses en descendant en désescalade une longue pente à 45° en neige très gelée; les micro campons et mini piolet sont tout de même légers pour ce genre d'exercice. Cela m'oblige aussi à trouver mon propre itinéraire, car le PCT est en traverse sur ces pentes raides: moi, je dois descendre en fond de vallon et me frayer un chemin entre bois et rochers pour remonter droit à l'aplomb du col suivant. Vers 11h la neige mollit et cela devient moins dangereux, mais aussi plus fatiguant. Ce sont les traversées qui sont épuisantes. Je me suis enfoncé 2-3 fois jusqu'à la taille en passant trop près d'un rocher ou d'un arbre, mais bon, j'apprends à éviter. Avec tout ça, c'est encore une journée à petit kilométrage, mais je devrais retrouver du sec en descendant demain. En tous cas, je suis seul sur le PCT et sais pourquoi. Finalement, dormir sur la tente est plutôt sympa: je recommence ce soir pour le plaisir des étoiles au-dessus de ma tête.
Jeudi 12 mai, 40km, mi 1256
Très belle nuit à la belle étoile. J'ai encore deux heures de neige facile et de navigation délicate, puis le sec revient et aussi le plaisir d'avancer enfin sans hésitations, en plus à travers des conifères impressionnants: c'est bien vrai que tout est bien plus grand aux USA! Du coup, je me laisse emporter et avance jusqu'à 18h30... mais de toutes manières, il le fallait bien: il n'y avait nulle part dans les 3 heures précédentes où se poser. Il y a même un petit torrent pour un rinçage. J'aurais bien encore dormi à la belle étoile, mais à peine arrêté, les moustiques attaquent: vite dans la tente, bien content d'en avoir pris une et non un tarp. Ca fait trois jours que je n'ai vu personne et je trouve cela extra: l'impression de faire le PCT à ses débuts, quand il était encore confidentiel.
Vendredi 13 mai 14km, mi 1265 - Ranchita Motel, Quincy.
Quatorze petits kilomètres et j'ai la chance de trouver une voiture en arrivant sur la route, puis une dame gentille à Quincy qui me dépose dans un motel sympa. Renvoi des raquettes en France, gros ravitaillement et recherche inutile de cartouches de gaz: je dois me rabattre sur de l'alcool. Skype avec la France, mél collectif, repos et douche. Temps magnifique: j'espère que ça fond à fond! Un néro (jour à moins de 20Km) qui vaut presque un zéro (0km/jour). En plus, l'hôtelier me trouve une conductrice pour me déposer le lendemain sur le PCT à 9h: grasse mat!
Samedi 14 mai, 24km, mi 1280
Départ tardif dans un temps incertain avec quelques gouttes. Je retrouve la neige pour 5h de galère car aujourd'hui ma navigation, c'est vraiment n'importe quoi: je dérive avec obstination vers l'ouest et le bas, je fais de gros zig-zag aussi inutiles qu'épuisants et agaçants. Je réussis même à partir une fois à l'opposé de ma direction, est pour ouest! Bordel!! Bon, j'en sort tout de même et retrouve le sec vers 16h Reste une très longue descente dans la vallée de Belden. Par chance, je trouve un tout petit emplacement où poser ma tente à mi-pente et à l'abri du vent car la météo continue d'être pourrie. Avec un peu de chance, je n'aurai plus de neige: ce n'est pas ma surface favorite sans skis.
Dimanche 15 mai, 31km, mi 1299
Bonne nuit. Je descends à Belden: 4 maisons, dont un resto/magasin, et 2.000 fêtards pour un festival de musique électronique qui s'entend à 5km et renifle le H à 500m à la ronde. Solide petit déj à l'auberge où je recharge mon téléphone/GPS et, après pas mal d'hésitations, je décide de continuer sur le PCT et donc vers la neige. La vallée que je remonte d'abord est sèche, mais surtout, elle sort d'un conte de fée, elle vient du début du monde. Journée d'émerveillement... et de montée, avec plus de 1500m et trois gués, dont un à mi-cuisse qui demande de l'attention, mais que c'est beau, que c'est beau. Effectivement, je retrouve la neige en arrivant vers le col à 2.000m, mais ma navigation est meilleure et pour cause: je tiens enfin compte des 14° de déclinaison magnétique (je les avais oubliés!!!) et je me fie plus à la boussole et à la carte qu'au GPS dont le pointeur de cap est trop imprécis et trop gourmand en batterie. Pour une fois, je ne prends pas assez d'eau et dois faire fondre de la neige. C'est bien long, et je suis content d'avoir pris un réchaud à alcool. je campe juste à côté d'une belle trace d'ours: j'espère qu'il est parti ailleurs.
Lundi 16 mai, 31km, mi 1318
Belle journée malgré une erreur stupide qui m'a fait galérer une heure dans les broussailles: en voulant contourner plutôt que grimper une petite pointe, je me fourvoie dans les mazanita; ces cochonneries de buissons ont des branches longues, tordues, accrocheuses, emmêlées, nombreuses et très solides: je n'avais que 100m à faire, mais cela m'a pris 60 minutes et tout mon répertoire de jurons. A part ça, plutôt moins de neige que ce que je craignais, bonne navigation et toujours pas un chat.
Mardi 17 mai, 32km, mi 1338
Après un peu de neige, magnifique journée dans les bois. Je rencontre un type avec trois enfants qui campe dans une caravane et travaille à entretenir le PCT; il m'offre un soda. Temps splendide. J'étais parti pour une longue journée, quand une jolie rivière m'a persuadé de refaire mes calculs: je dois m'arrêter à Old Station et donc il n'y a pas le feu: donc arrêt, baignade et petite lessive.
Mercredi 18 mai, 27Km, mi 1355- Drakenbad Ranch
Ma navigation devient nettement meilleure, peut-être parce que je me fie désormais plus à l'étude du terrain, de la carte et de la boussole qu'au GPS qui ne sert plus qu'à fixer ma position de temps à autre. En tous cas, ce n'est plus vraiment une préoccupation, youpie. Parcours parsemé de zones de neige pour descendre à Drakenbad Ranch où j'espérais un repas. Héla, ils ne sont pas encore ouverts au public et la cuisine est fermée, mais ils m'offrent gentiment un sandwich et un café. J'ai aussi rencontré une équipe de rangers partis couper les troncs en travers du PCT. Malgré les oiseaux de mauvais augure qui disent le sentier impassable plus loin, je continue et j'ai raison: des zones inondées, de la neige assez molle et de gros torrents, mais rien de terrible car je trouve toujours un tronc en travers des cours d'eau pour traverser. J'arrive vers 15h30 au bord d'un lac gelé de toute beauté et je m'arrête pour profiter du paysage et faire sécher chaussures et chaussettes, en espérant bénéficier de neige dure demain pour la suite. Je prends sérieusement goût à marcher seul au milieu de nulle part et à faire ma propre navigation.
Jeudi 19 mai, 32km, mi 1375 - Old Station
Nuit de grenouilles: elles ont croassé sans arrêt jusqu'à l'aube! Journée en deux temps: le matin fissa, 23km avant midi pour être sûr d'arriver avant la fermeture du petit magasin d'Old Station car je n'ai plus assez de bouffe pour arriver à mon prochain point de ravitaillement programmé, puis achats, sandwich /soda/café sur place avant de terminer tranquillement les 11km restant jusqu'au dernier point d'eau avant les 48Km secs du Crater Rim. Grandes étendues calcinées dans les hauts, un peu marécageuses avec la fonte en cours, et forêts clairsemée de pins en bas. Le temps va changer. Camp à côté d'un parking avec toilettes et eau qui dessert une curiosité locale: une tube de lave évidé de plusieurs centaines de mètres. Les moustiques commencent à apparaître. Les arrêts "civilisation" me paraissent de plus en plus comme des inconvénients et la nature comme chez moi: à midi, la possibilité d'une chambre dans un motel ne m'a pas tentée, la douche non plus... je ne sais pas ce qu'en pensent les autres, mais personne ne se bouche encore le nez à mon passage.
Vendredi 20 mai, 37km, mi 1398
Neige mouillée, nuages et pluie toute la journée. J'ai hésité à faire demi-tour car la neige recouvrait un PCT devenu très discret. Rien vu, froid et mouillé toute la journée, trop froid pour s'arrêter. J'avais pris 7 litres pour ce qui est sensé être le passage le plus long du PCT sans eau, mais avec ce temps et une cache d'eau non prévue, c'était beaucoup trop. Le Goretex des chaussures trouve vite ses limites, mais garde au moins la même eau dedans, ce qui permet de la réchauffer un peu. Le reste, ça va, sauf les mains évidemment.
Samedi 21 mai, 18km, mi 1409 - Burney Falls
Plu toute la nuit mais aube sèche. Les herbes restent trempées, comme mes chaussures, et le terrain volcanique n'est pas commode. Je suis pressé d'arriver à Burney Falls où je passerai une bonne nuit de repos au chaud et, du coup, les 18km qui restent me paraissent longs. Arrivé à la route, je suis rapidement pris en stop par le taxi local; il y a même un pick-up qui a fait demi-tour pour revenir me prendre! Je trouve du gaz, mange chaud et me pose au Shasta Motel pendant que le pluie continue. Je suis fatigué et choisi assez vite de prendre un zéro demain: le dernier était à Truckee, il y a 13 jours. En plus la météo est mauvaise. Skype, méls, légumes et patate de canapé devant la télé: parfois, ça fait du bien aussi.
Dimanche 22 mai, 0km - Repos.
Lundi 23 mai, 34km, mi 1430
Petite pluie pour le stop de départ, mais je n'attends pas très longtemps. Départ au pas de course avec un sac vide car ma boite m'attend au centre de loisirs à 13km de là. Belle forêt facile. Les chutes de Buney Falls sont très courues: moult touristes, dont un groupe qui prie pour moi! Ma boite est bien au magasin, sympa mais cher: 2$ le café! Je prends mes 4 jours de bouffe et reparts plus lourd. Toujours la forêt: c'est un peu le Jura puissance 10. Coup de mou vers 14h, comme souvent d'ailleurs. Toujours pas d'autres marcheurs. C'est la deuxième fois que je m'enlève une tique: j'espère qu'elle sont en bonne santé! Je campe près d'un ruisseau; un énorme lièvre vient grignoter des pousses à trois mètres de ma tente: il a de la chance que ma gamelle soit trop petite pour lui.
Mardi 24 mai, 29km, mi 1448
Encore une journée en deux temps après le passage nocturne d'une voiture (?!). Le matin, belle ballade dans les bois et... j'ai vu mon premier ours noir, qui n'a pas demandé son reste et m'a laissé le passage, trop vite d'ailleurs car j'ai loupé la photo. Vers midi, le temps devient menaçant et la neige réapparaît; cette fois-ci, c'est de la neige mouillée désagréable, d'autant plus que les deux sous-pieds de mes guêtres n'ont pas résisté aux champs de lave. J'ai les pieds trempés, je dérape et je patine. Re-petit tour dans les mazanita pour éviter une corniche de neige, puis la crête avec une ancienne route enneigée et beaucoup de devers. Je vois un très gros grain s'approcher juste au moment où je passe par un des très rares plats sur la crête: une minute d'hésitation et je monte la tente en vitesse. Bien m'en prend: c'était effectivement un gros grain, avec 2 heures de pluies diluviennes et de grêle.
Mercredi 25 mai, 37km, mi 1471
Finalement, il n'y avait plus que 3km à faire sur la neige, plus dure et portante ce matin. N'empêche qu'avec les pieds encore mouillés ce matin, la journée ne s'annonçait pas très bonne. En fait, j'ai une fatigue de fonds qui s'installe. Je commence aussi a en avoir assez de la neige et de la marche en devers. Pourtant le reste de la journée est plutôt bien avec un bon chemin qui contourne les sommets avant de descendre longuement dans la vallée. Je rencontre mon premier marcheur vers le sud (SOBO, pour SOuth BOund, moi je suis NOBO, NOrth BOund) depuis plus de deux semaines. Je suis assailli par les moustiques.
Jeudi 26 mai, 37km, mi 1494
Bonne nuit et bonne journée, même si les derniers lacets exagèrent : 3 km pour perdre 200m sur une pente modérée!! Il est vrai que cela permet de croiser une source. Aujourd'hui, c'est la foule: 7 marcheurs Sobo, mais tous partis de la prochaine ville et donc peu/pas de renseignements sur la section suivante, sinon qu'il y a beaucoup de neige. Je vais étudier cela de près sur la carte car j'en ai ras le bol de la neige. Je crois que la saison des moustiques est bien entamée car ce soir, dès l'arrêt, c'est l'assaut. Heureusement, ils sont petits et ne piquent pas à travers les vêtements.
Vendredi 27 mai, 10km, mi 1499 - Castella - Ashland
Après une soirée à étudier la carte, j'ai décidé que la section Castella-Ashland comportait trop de crêtes raides et de passages en face nord pour la neige annoncée et je vais la contourner. J'y reviendrai plus tard. C'est une journée de stop d'exception pour Ashland: à peine arrivé sur la route, je suis emmené à la prochaine ville par deux types qui allaient dans l'autre sens, puis deux voitures s'arrêtent pour me dire qu'elles repasseront plus tard me prendre si je suis encore là avant qu'une femme seule m'accueille, suivie d'une caravane conduite par un touriste hollandais, suivi encore par une parapentiste seule qui fait un détour pour moi! Ashland est une petite ville très sympa, qui accueille un festival Shakespeare, une université et une auberge de jeunesse extra où je resterai deux nuits.
Samedi 28 mai, 0km, mi 1716, - Ashland - repos
Jours de marche : 51 (dont 7 néros)
jours de repos ou transit : 11