Treker en groupe?

Le nombre de trekkeurs est, à mon sens, un élément capital, à moins que la foule ne vous dérange pas.

 

Sachez qu’en haute saison, il peut y avoir près de 400 marcheurs par jour sur le tour de l’Annapurna (95% dans le sens Manang – Jomoson), et à peine moins vers l’Everest, qui se fait par-dessus le marché en aller-retour sur le même chemin. Cela signifie que toutes les auberges sont pleines, que les prix grimpent, que les gens sont moins aimables et que vous marchez souvent à la queue-leu-leu.

 

Sur la région de l’Everest quelques jours de mauvais temps peuvent provoquer des files d’attentes de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de personnes pour prendre l’avion de Katmandou (2.500 en 2011 !) car il faut 6 jours pour rejoindre Katmandou à pied et en bus de Jiri.


Les trekkeurs individuels auront le plus grand mal à trouver des guides, des porteurs ou des places dans les auberges et hôtels de la mi-septembre à la mi-novembre.

 

 

Comment trekker.

 

Attention: vous n'avez pas toujours le choix: certaines destinations imposent d'être accompagné par un guide ou un porteur népalais enregistré: voyez la page "réglements".

 

 Jamais seul en dehors des sentiers battus

 

Les conséquences d’un incident banal comme une petite chute ou une cheville tordue sont trop lourdes de conséquences. De plus, il faut hélas avouer que le Népal n’est plus le pays sans risques des années 80 : rares certes, les attaques de touristes ne sont plus totalement inconnues.

 

 Avec des amis, mais sans guide ni porteur

 

Sur les parcours fréquentés, faciles à trouver et bien pourvus d’auberges (tour des Annapurnas, Everest, Langtang), pourquoi pas. Si vous pouvez porter agréablement vos propres affaires, qui ne devraient pas excéder 10Kg, c’est une option bon marché et sans difficultés. Les chemins sont facile à trouver et tous les népalais savent où vous allez. Attention toutefois, en haute saison il peut être difficile pour les individuels de trouver une place dans une auberge le soir. Par ailleurs, il vous faudra prendre soin vous-même des permis nécessaires (TIM, entrée dans les parcs nationaux – voyez l’article « trek ») et des transports pour arriver au début du parcours et revenir.
Par contre ne vous engagez pas ainsi sur des parcours en dehors des chemins battus si vous n’êtes pas un habitué.

 

 

Mon équipe lors d'un trek en autonomie. Le guide au premier plan
Mon équipe lors d'un trek en autonomie. Le guide au premier plan

Avec un guide ou/et un porteur

 

De nombreux individuels ou petits groupes se sentent mieux en compagnie d’un guide, qui porte éventuellement une partie de leur sac, ou d’un guide et d’un porteur. D’autres éprouvent des scrupules à faire porter ce qu’ils considèrent comme une lourde charge pour quelques euros : ce sentiment les honore, mais ils est contre-productif au Népal ; en effet, le travail de porteur de trek est très recherché car, par rapport à un porteur "classique", le porteur de trek a une charge légère (35Kg maximum au lieu de 70Kg que prend un porteur pour les locaux), il est payé plus du double et fait des étapes plus courtes. Par conséquent, refuser d’engager un porteur, c’est tout simplement priver quelqu’un d’un excellent travail.


Prendre un guide et/ou porteur est une excellente solution à condition d’engager votre guide par l’intermédiaire d’un Népalais ayant pignon sur rue, jamais vous-même directement.


Par ailleurs, soyez très clair avant le départ sur le salaire, les frais payés ou non, la longueur des étapes et la durée d’engagement. Si vous choisissez d’aller plus vite que prévu, il faudra tout de même payer le nombre de jours agréés au départ. Un pourboire est normal en sus si vous avez été content de ses services (environ 10%). Si vous allez haut, vérifiez personnellement avant de partir l’équipement de votre équipe népalaise : chaussures, vêtements, couchage, lunettes. Une assurance est obligatoire pour l’équipe népalaise : assurez-vous qu’ils l’ont bien, sinon vous serez responsable en cas d’accident.

 

 

En individuel avec un agence.

 

C’est la solution de luxe : vous définissez vous-même le style de votre trek (tente ou auberge, lent ou sportif, menus, itinéraire, composition du groupe). Tout est possible… mais il faut le payer (assez variable, 100 à 200€ voire plus par jour à deux en autonomie ; le prix par personne baisse si vous êtes nombreux). Attention toutefois si vous envisagez un trek de très haute altitude avec des cols difficiles (Rollwalling ou Makalu-Khumbu par exemple) : les porteurs et guides habituels n’ont aucune connaissance de la haute montagne, de la neige ou du maniement d’une corde : vous devez vous assurer soit que votre guide connaît réellement la haute montagne (rare, il devrait alors s’agir d’un guide ayant une bonne pratique des expéditions), soit assurer vous-même l’encadrement et prendre les décisions cruciales (itinéraire, usage de cordes et surtout, le cas échéant, abandon ou modification de l’itinéraire ; attention, pour vous faire plaisir, le guide est souvent tenté de prendre des risque trop importants qu’il mesure mal).

 

 

En trek organisé.

 

La solution de facilité qui vous assure une totale tranquillité à un prix raisonnable. Elle a toutefois l’inconvénient de vous imposer la compagnie d’un groupe d’inconnus et un rythme que vous ne maîtrisez pas. Par ailleurs, la plupart des groupes sont assez nombreux et donc lourds. Si vous êtes sportif et rapide, méfiez-vous : de nombreux groupes sont désormais prévus pour répondre aux besoins d’une clientèle plus âgée et moins bien entraînée, ce qui peut s’avérer frustrant. Renseignez-vous.

 

Les plus beaux treks ne peuvent toutefois se faire qu’avec une agence ou en trek organisé, soit parce que la réglementation l’impose (Mustang, Manaslu, Dolpo par exemple), soit parce que la logistique ne vous laisse pas le choix (treks en autonomie).