Conseils divers

Au Jannu: bâtons de marche, chaussures légères, petites polaires  et parapluie
Au Jannu: bâtons de marche, chaussures légères, petites polaires et parapluie

Quelques conseils (très) personnels.

 

 

- chaussures : sauf si vous prévoyez d’utiliser des crampons ou de marcher sur de la neige dure, qui justifie des chaussures rigides ou des coques plastiques, le moins est le mieux : restez légers ! Une paire de chaussures souples et imperméables multisports avec semelles vibram (ou au moins solides) ou même une chaussure de course trail est parfaite, même dans la neige, accompagnée d’une paire de guêtres ; au besoin, cousez une sangle supplémentaire sous la guêtre pour assurer une bonne liaison avec une chaussure basse. J’ai marché des jours dans la neige entre 4.000 et 5.000m comme cela sans avoir froid. Les grosses chaussures rigides sont lourdes et surtout vous empêchent d’attaquer les descentes souplement en utilisant la plante du pied et non le talon, ce qui se paye par des douleurs, voire des blessures, aux genoux. Personnellement, je considère que la protection des chevilles que procure une chaussure lourde ne vaut pas ses inconvénients.

 

- Matelas : les petits matelas gonflables (type Thermarest) sont sans concurrent en termes de confort et d’isolation. Pensez tout de même au kit de réparation.

 

- Temps froid : les sous-vêtements thermiques sont irremplaçables. N’oubliez pas de vous couvrir la tête et de vous protéger rapidement du vent s’il-y-en a. La doudoune, même fine, apporte un supplément de confort et permet d’économiser sur le poids des autres vêtements. Une chaussette mouillé est froide, il faut donc en changer et les laver souvent : la rapidité de séchage est donc la caractéristique la plus importante. La légende voulant qu’il ne faut pas dormir habillé dans un sac en duvet est fausse : le port de sous-vêtements thermique apporte un plus. Les fibres naturelles sont désormais totalement surclassées par le synthétique technique. Attention tout de même au facteur « odeur » : vous n’aurez peut-être pas l’occasion de vous laver tous les jours et si certaines fibres ne sentent jamais, d’autres sentent très fort au bout de 24 heures.

 

- Pluie  : le Népal est très peu venteux (sauf Jomoson) et un parapluie constitue sans doute la meilleure idée possible pour un trek durant la mousson. Les capes provoquent une telle condensation intérieure qu’on est tout de même mouillé. Quant au GoreTex ou équivalent, il est efficace en altitude, mais complètement débordé par la quantité d’humidité durant la mousson.

 

-Achats de matériel : vous trouverez à Katmandou des copies bon marché de tout ce dont vous pouvez avoir besoin en trek. Ces copies supportent mal l’usure mais sont parfaites pour les trekkeurs occasionnels qui disposent d’une journée pour les achats et d’un budget limité. On trouve aussi désormais de la bonne qualité, mais à des prix comparables aux prix européens.

 

- Sangsues : vivent durant la mousson en dessous de 3000m d’altitude. Aucune barrière de vêtements ne les arrête. Elles peuvent tomber des arbres ou des buissons comme venir du sol. Le tabac à chiquer en poudre que l’on trouve partout est très efficace en prévention. La sangsue en elle-même n’est ni douloureuse, ni dangereuse, mais désinfectez et protégez les morsures d’un pansement et surveillez de près une éventuelle infection secondaire.

 

 - Montées : on monte avec ses poumons plus qu’avec ses jambes : en dessous de 4.500m, respirez par le nez uniquement ; si vous n’y arrivez pas, c’est que vous allez trop vite, ralentissez. Si vous devez vous arrêter tout les 50m, vous allez trop vite : ralentissez votre rythme, vous arriverez finalement plus rapidement et plus facilement en haut. Ne pensez pas à ce qu’il reste à faire, concentrez-vous sur le rythme. Posez le pied le plus à plat possible, le talon par terre : le mollet est un petit muscle qui fatigue vite, économisez-le.

 

- Descente : de la souplesse avant tout pour économiser vos genoux. Posez la plante du pied en première, pas le talon. Utilisez des bâtons. Anticipez le placement de vos pieds au moins deux pas en avance. Faites de petits pas. Ne visez jamais un espace en « V » entre deux pierres. N’hésitez jamais à faire des pas de côté pour profiter des meilleurs appuis. Descendez OU regardez le paysage, mais pas les deux à la fois. S’accrocher aux branches est le plus souvent une mauvaise idée : si c’est difficile, mieux vaut s’assoir et glisser. Les accidents sont facilités par la fatigue : faites des arrêts avant d’avoir les genoux qui tremblent. Sur les sols de glaise, attention aux mousses vertes microscopiques : elles glissent comme du verglas.

 

- Bâton de marche  : une excellente idée: contribuent puissamment aux efforts en montée et économisent les genoux dans les descentes.

 

- Philosophie de trek : en Europe, on va d’un point A à un point B où l’on se reposera. En trek, on vit sur le chemin, on mesure en heures et non en kilomètres et l’on regarde le temps passer sans se demander si le haut de la pente est encore loin. Profitez de l’instant, on arrive toujours. Il a toujours une dernière montée… et encore une autre derrière.