24 au 30 juin

 

24 juin : 10h30, 40 km, refuge.

 

C'est reparti, même si je ne suis pas loin de boiter ; drôle de douleur qui va se déplacer du talon à la voûte plantaire. l'Ibuprofène le matin aide, mais j'ai du mal à l'oublier. Heureusement, la douleur reste assez discrète pour ne pas compromettre la randonnée. Cela ne m'a pas empêché de faire près de 40 km aujourd’hui, donc pas de panique, je ne suis pas encore en béquilles !

 

Jolie remontée de vallée dans la forêt et belle vue au col, à 1.650 m. Pas mal de monde ici car la route y passe. Là encore, café-gâteau, cela devient presque un rituel, bien agréable. Le chemin principal est encombré de groupes de marcheurs lents : je prend une variante qui se termine par un couloir plus que raide dans un pierrier instable indiqué, en bas, dans l'autre sens, par un panneau "réservé aux randonneurs aguerris" Merci, mais trop tard !

 

Je suis désormais en Autriche, avec ses murs décorés de fresques. Déjeuner au refuge très touristique de Dom Tamarju. je fais souvent une étape et demi, voire deux par jour. Aujourd’hui, arrêt à Thörl Maglem.

 

25 juin : 10 h, 33 km, refuge.

 

 Bonne nuit, gros petit dej puis longue, longue montée parfois discrète. Il fait chaud et, depuis quelques jours, je mets ma jupe, qui ne semble pas provoquer de commentaires indus... ou alors je ne les comprends pas ! Le chemin est en montagnes russes bien raides de plusieurs centaines de mètres de dénivelé. Les horaires sur le topo me correspondent assez bien. Je rencontre un suisse et deux français qui font la VA. Fin de journée un peu longue, mais j'ai gravi 2.100 m et fais 33 km, dont les deux derniers, sur goudron, en stop. La cuisine du refuge Egger Alm est déjà fermée, mais le patron me prépare quand même un dîner consistant, merci.

26 juin : 9h30, 32 km, refuge.

 

Beau temps, belle moyenne montagne fleurie, un peu abîmée par une station de ski. Je résiste à la tentation du téléphérique. Deux cols faciles aujourd'hui, le long de la frontière Autriche - Italie.

 

27 juin : 5 h, 20km, hôtel.

 

Chemin discret dans une végétation luxuriante et fleurie jusqu'au Passo Promosio où je bascule sur l'Italie pour rejoindre plus bas dans la vallée l'itinéraire jaune afin de passer par les Dolomites. Petite descente jusqu'à au refuge Malpasso. Un artisan m'emmène en voiture jusqu'en bas de la vallée où je prends un bus pour Arte Terme. Hôtel.

 

28 juin : 6 h, 25 km, B&B.

 

Montée raide, heureusement à l'ombre, pour rejoindre la via Alpina à Fielis. Les chemins italien sont plutôt mal indiqués, mais Mapy.cz m'aide beaucoup. En Italie, la VA emprunte souvent de larges pistes forestières, voire des routes goudronnées qui peuvent avoir 28% de pente ! Un jeune chien noir me suit 3 heures à travers les alpages : je dois demander de l'aide aux policiers d'Ovaro pour appeler son propriétaire.

 Journée courte et B&B cher à 2 km d'Ovaro : je prends de mauvaises habitudes. Pas de resto sur place, mais le proprio, sympa, me conduit en ville pour y dîner et me ramène.

 

29 juin : 10 h 30 km, refuge.

 

Horrible montée de 1.300 m sur goudron, suivie d'un joli balcon dans les prairies puis d'une courte crête herbue. Il n'y a personne, je suis au frais, très bien. Le refuge que je visais est fermé ; je tente l'arrêt dans un élevage à côté du refuge, mais la patronne ne veut finalement pas de moi, je dois tout remballer. L'employé compatissant me conduit à un refuge 2 km plus bas : idiot, j'aurai dû planter ma tente, l'endroit était propice, mais j'étais fatigué et je n'ai pas réfléchi.

 

30 juin : 8h30, 30 km, refuge.

 

Provisions à Forni di Soto et remontée peu intéressante, caillouteuse, de la vallée vers le Pas de l'Âne. Déjeuner dans un refuge et j'attaque le Pas qui s'avère brutal, redoutablement raide et instable ; heureusement que je le fais à la montée, la descente serait un cauchemar. Descente facile et rigolote en ramasse de l'autre côté jusqu'au refuge de Pordenone, sympa et francophone. Temps brumeux, avec juste quelques gouttes, mais pour les vues sur les Dolomites, c'est rappé. En contre-partie, j'ai droit à une ambiance de haute montagne.