Journal de marche du CDT

 

Section 6 : la chaîne de San Juan

28 juin - 7 juillet, 215 miles, 10.750m de montées, 110h de marche

 

 

Eh bien, c'est vrai: les San Juan sont fantastiques. Des reliefs vigoureux, des oxydes, des vues lointaines un peu cachées par les fumées des feux de forêts plus loin à l'ouest, de beaux chemins discrets, qui disparaissent parfois sur les plateaux où la direction n'est plus indiquée que par les cairns.

 

Je comprend que cette partie soit réputée très difficile lorsqu'il y a de la neige: les pentes sont raides, le chemin est souvent à flanc, souvent discret, et les dénivelés sont sérieux, jusqu'à 4 cols par jour. Je me heurte de nouveau  aux manzanitas, ces buissons noueux, accrocheurs et denses qui cachent le chemin, griffent les jambes et rendent impossible tout raccourci.

 

Les forêts sont malheureusement en grande partie tuées par des insectes qui les ravagent depuis près de dix ans. Les prairies par contre sont des tapis de fleurs. Quelques marcheurs, mais pas beaucoup et l'immensité pour soi.

 

 

 

 

 

De Cumbres Pass à Pagosa Spring

Les journées sont souvent longues mais si belles qu'on en oublie la fatigue. J'essuie mon premier gros orage avec grêle et tonnerre, j’entends hurler des loups, je croise une importante harde d'élans. Des reliefs granitiques remplacent les terrains volcaniques habituels. Le ravitaillement à Silverton me donne l'occasion d'être pris en stop par un quad pour rejoindre la ville à partir de Stoney Pass: rigolo et secouant. Silverton est une petite ville touristique sympa  façon western.

 

De Pagosa Spring à Silverton

Sur la fin, le CDT est commun avec le Colorado Trail et je croise pas mal de marcheurs allant dans l'autre sens, ainsi que des tas de marmottes peu craintives. Toujours d'anciennes mines un peu partout - je m'installe même dans une ruine pour me protéger d'un orage qui ne tombera pas.

Trop beau pour être vu en petit!
Trop beau pour être vu en petit!

De Silverton au Spring Creek Pass et Salida

 

La météo est assez curieuse: des nuages noirs très menaçants ne donnent, la plupart du temps, que quelques minutes d'une petite pluie avant de se dissoudre... sauf quand un vrai orage dépose plusieurs centimètres de grêle.

 

La dernière journée avant le col où je retrouverai l'itinéraire déjà fait est sans eau mais enthousiasmante, longue crêtes verticale d'un côté, en pente douce de l'autre. J'avais un peu peur du trajet en stop jusqu'à Salida, qui est long et compliqué, mais, magie des trails, la première voiture qui passe me prend et se rend... à Salida!