Attention: cette page date de 2016 même si elle a été mise à jour en septembre 2022. Le matériel a évolué et
mon expérience aussi avec le CDT en 2018/2019. Je vous conseille donc donc de regarder aussi la page correspondante du CDT, qui date de
2018, et, pour une information plus large, de consulter le livre "Randonnée ultra légère, guide
pratique" de l'auteur, paru en 2022 et présenté sur ce site. Il s'agit du seul guide de ce genre à l'heure actuelle, fruit de plus de 10.000 km de marche en mode ultra-léger et
de plus de 50 ans d'expérience.
Si le sac de base, sans eau ni nourriture, fait plus de 10% de votre poids, réfléchissez sérieusement. Piochez des idées sur les sites de MUL, par exemple randonner-leger.org, mais surtout essayez avant de partir, et par mauvais temps, les solutions que vous pensez adopter. En effet, l'ultra léger se fait souvent au détriment du confort et, sur cinq mois, le confort est aussi un élément déterminant de l'endurance: ce qui est amusant 15 jours n'est pas toujours supportable 150 jours.
Vous trouverez dans cette page:
les chaussures
sont l'élément le plus important. L'expérience est sans appel: presque tous les marcheurs qui terminent le PCT portent des chaussures de course de trail. Le poids et la rigidité de toutes
les autres sont trop pénalisantes sur une telle distance. Pour plus d'informations voyez le "petit guide du marcheur"
Reste à trouver le modèle qui vous convient et à y mettre une semelle interne faite sur mesure par un vrai podologue du sport: c'est cher et difficile à trouver, mais vous ne regretterez jamais cet investissement (les miennes ont survécu à 4 paires de chaussures). Goretex et vibram sont des choix personnels. En bricolant un peu les lanières de fixation, les micro-crampons s'adaptent suffisamment bien aux chaussures de trail pour passer des pentes à 45° en neige dure mais ne permettent pas de s'attaquer à de la glace. Le froid n'a jamais été un problème car le pied bouge dans la chaussure et génère de la chaleur. Le Goretex n'est étanche que quelques jours au mieux, mais il garde ensuite la même eau dans les chaussures, ce qui permet qu'elle se réchauffe un peu. La chaussure doit être de 1.5 à 2 pointures au-dessus de votre taille de ville.
Faites un nœud plat dans les lacets au-dessus du 2ème œillet en partant du bas en laissant beaucoup de mou sur la bas. Cela vous permet de serrer le haut s'il le faut tout en gardant le bas au large et de garder ainsi tous vos ongles de pied !
Mes chaussures tiennent entre 1.000 et 1.400 km, même s'il faut recoudre quelques trous sur la fin (le fil dentaire marche très bien pour ça).
Quant à la fameuse "protection des chevilles" des chaussures à tige hautes, dites-vous bien que sur un chemin aussi long, le poids n'en vaut pas la chandelle: au bout d'un mois, les chevilles sont bien assez musclées pour survivre à quelques pas de travers.
Le sac à dos est aussi primordial. Un MUL engagé pourra se contenter d'un sac sans armature de 40 litres qui pèse autours de 200 g : ce n'est pas encore mon cas, je n'en parle donc pas.
La plupart des marcheurs ont besoin d'un sac de 50-60 litres pour un maximum de 15 kg. Cela veut dire qu'il faut un sac à armature, avec un bon report de charge sur les hanches et à la bonne taille épaule-hanches et surtout, surtout qui soit confortable à porter toute la journée.
Ces sacs pèsent entre 600 et 1200gr. Parmi les marques reconnues, les marques ULA et OSPREY sont fréquentes et appréciées sur le PCT. J'ai personnellement eu des déboires avec la marque EXPED et je ne la recommande pas.
Pour ma part, j'ai choisie un sac Arc Haul de la marque ZPack et j'en ai été enchanté : j'en suis à mon 3ème sac après plus de 16 mois de marche cumulées. L'aération du dos est très bonne et le serrage de ceinture est parfait grâce aux deux sangles différenciées. Je recommande d'y ajouter deux poches latérales et deux poches de ceinture de la marque. ZPack propose ses sacs en trois tailles de dos, et chaque taille est réglable sur une dizaine de cm. Pesant 680gr, il est peu accessoirisé mais possède assez de points de fixation pour y rajouter tout ce dont vous aurez réellement besoin. Depuis, je suis passé au Arc Blast de 55 litres, encore plus petit et léger et, en ce qui me concerne, encore plus confortable: j'ai fait la traversée des Pyrénées en oubliant que je l'avais sur le dos! Si vous retenez ce modèle, prenez la version en composite Dyneema : il résiste mieux à l'abrasion et il est totalement étanche.
L'abri est la 3eme priorité. La première question est: tente ou tarp? A mon sens, la réponse tient à
votre portefeuille: si vous pouvez investir 550-600 €, une tente en cuben protège mieux qu'un tarp et surtout protège des moustiques pour un poids à peine supérieur à un tarp plus tapis de sol
durable: 440gr pour la Solplex de ZPack que j'avais choisie en 2016. Je n'ai que
des louages pour cette tente qui termine le PCT en parfait état. Non seulement elle est légère et totalement étanche, mais elle se répare parfaitement avec un bout de scotch. Depuis, ce modèle à
été remplacé par la Plexamid, qui n'utilise qu'un seul mat et qui est encore plus légère (420gr!) et plus spacieuse; elle souffre parfois de rupture des petits arceaux qui
maintiennent le rectangle sommital tendu, mais ce défaut a été corrigé dans les modèles postérieurs à juillet 2019 et d'autre part, cette rupture est sans conséquence réelle sur l'efficacité de
la tente: on perd juste un tout petit peu d'espace intérieur. En 2022, je suis passé à 385 g pour la Plex solo ;
avec 10 piquets (dont 6 indispensables et 4 accessoires), sa tenue au vent est remarquable: je l'ai utilisé avec
des rafales à 60Km/h+ et elle n'a pas bougé. Ces deux dernières tentes ont la même surface au sol, largement suffisante pour un matelas gonflable complet et le sac à dos. Sinon, voyez la
section "tentes" du "Petit guide du marcheur" pour un éventail plus large de tentes 1 et 2 places.
Les moustiques sont une plaie durant les deux tiers du PCT et cela justifie à mon sens le choix d'une tente quelque soit votre budget car il est primordial de bien se reposer. On en trouve des correctes vers 250€ et 1kg. Si vous êtes adroit, Vous pouvez aussi, pour la moitié du prix du produit fini, fabriquer vous-même votre canadienne en DCF (cuben) en suivant quelques règles simples: coudre avant de coller les bandes, penser au sens de traction pour orienter le cuben, placer des renforts aux points de friction et de traction. Le modèle Solplex est trop complexe à copier, mais la Duplex est à la portée d'un bon bricoleur. ZPack vend aussi du DCF au mètre et les accessoires.
Parmi les tentes appréciées sur le PCT, on peut citer les marques Big Agnes, modèles Fly Creek ou Copper Spur, Six Moon Designs et REI (qualité moindre mais pas cher). J'ai aussi utilisé une Terra Nova: bonne qualité et légère, mais je ne suis personnellement pas convaincu par l'arceau unique. Certaines Six Moon Designs offrent l'avantage, comme les ZPack, d'utiliser les bâtons de marche comme mats, d'où un gain de poids.
Sur des parcours plus courts et moins infectés de bestioles, les tarps sont une bonne solution, mais qui demande une certaine
pratique pour réussir l'accrochage en fonction des conditions. Un bon compromis est la cape de pluie - abri Gatewood Cape de Six Moon Designs que j'utilise aussi. Son principal
inconvénient/avantage est que votre protection joue trois rôles: économie de poids, mais aussi usage exclusif: s'il est en train de servir d'abri, vous n'avez plus de cape pour vous protéger! Je
le déconseille sur le PCT, sauf aux mordus de MUL, car pas assez confortable pour un usage aussi long.
Le GPS est devenu incontournable, mais il ne faut pas trop lui en demander. Dans les forêts du PCT, la couverture végétale est souvent trop dense pour capter les satellites. Par ailleurs, l'utiliser continuellement durant 3 à 5 jours épuise la batterie trop vite. Il faut donc naviguer à vue en observant le terrain et la boussole et n'utiliser le GPS que pour fixer sa position en cas de doute.
Les GPS classiques , type Garmin, sont à mon avis dépassés: ils ont une mémoire trop faible pour les nombreux points de trace du PCT et trop faible aussi pour embarquer toutes les cartes. J'ai préféré utiliser un smartphone étanche, pourvu d'une grosse batterie et d'une carte mémoire: j'avais ainsi à la fois à disposition hors réseau les cartes US équivalentes à nos cartes au 25.000eme pour TOUT LE PCT et la collection complète des cartes Halfmile avec tous les points d'intérêt et le tracé du PCT. De même, je disposais des traces GPS de tout le parcours, sans être limité aux 500 points de trace de Garmin. J'avais le Caterpilar S40: il est lourd et assez lents mais très solide et pourvu d'une grosse batterie; il a été remplacé en octobre 2017 par le Cat S41 qui encore plus lourd mais bien plus performant. La plupart des bons smartphones actuels sont étanches et peuvent donc servir sur le PCT à condition d'être soigneux et d'emporter une ou plusieurs batteries d'appoint. Si vous en achetez un, assurez-vous qu'il est compatible avec le nouveau réseau de positionnement par satellite européen Galiléo qui est plus précis que le GPS américain.
ATTENTION : la quasi totalité des téléphones vendus en France ne peuvent recevoir ni la 3G ni la 4G américaine, même avec une carte sim des USA: c'est une question de fréquences. Il vous faudra donc un deuxième téléphone si vous voulez avoir accès à internet en données mobiles, ce qui est bien commode. Attention aussi au modèle: aux USA, certains fournisseurs, dont Verizon, n'acceptent que certain modèles: pour savoir lesquels, allez sur le site de Verizon et pour savoir si votre propre téléphone fonctionnera là-bas, faite une recherche internet avec le numéro du modèle que vous trouverez normalement dans les paramètres, page "à propos de votre téléphone"; ainsi, par exemple, mon Galaxy S8 est un modèle SM-G950U (c'est souvent la dernière lettre qui indique la compatibilité avec les réseaux d'autres pays).
Votre téléphone français ne pourra recevoir internet qu'en mode wifi. Et pensez à le laisser toujours en mode avion, sinon, vous risquez une facture salée. Attention aussi à bien débrancher le wifi dans les paramètres lorsque vous ne l'utilisez pas, sinon l'appareil continuera de chercher des réseaux, ce qui vide la batterie.
NOTE sur les Batteries: toutes les batteries sont affectées par le froid qui les décharge rapidement. Dès qu'il fait moins de 5°, mettez tous vos appareils électroniques et batteries d'appoint sur vous, ou dans votre sac de couchage la nuit, sous peine de voir les batteries se vider.
Il est possible qu'un téléphone soit un peut moins rapide ou précis qu'un GPS dédié, mais je pense que c'est marginal au regard des avantages du smartphone. Il faut juste faire attention en le choisissant et s'assurer qu'il s'agit d'un vrai GPS captant les signaux A-GPS (ceux émis par les relais téléphoniques), mais surtout les GPS satellitaire directs et si possibles Glosnas (le système russe) et Galiléo, le nouveau système européen en cours de déploiement qui est encore plus précis.
Attention aussi avec la boussole: il faut la tenir éloignée du smarphone sinon elle indique n'importe quoi. Il y a de nombreux logiciels de GPS pour smartphones; FarOut, anciennement Guthook reste la référence de base, qui indique, avec le GPS, la direction, la distance et la description des points remarquables (croisements, eau, bivouacs etc). Les tracés sont payants, mais cela en vaut la peine.
J'ai aussi utilisé Back Country Navigator PRO (pour Androïde uniquement) que j'ai trouvé très agréable à utiliser et qui peut télécharger plusieurs types de fonds de cartes US gratuites à condition d'être patient et d'avoir une grosse carte mémoire sur l'appareil; on peu utiliser en particulier les cartes Caltopo US 24K, équivalentes à nos 25.000eme: le chargement est pénible car lents et il échoue souvent, mais cela en vaut la peine. (voir aussi les tactiques d'orientation)
Côté téléphonie, le PCT est très mal couvert: se déroulant dans des parcs et des réserves naturels, il n'y a aucune couverture sur près de 80% du parcours. Même certains points de ravitaillement, comme Toulome Meadows, ne sont pas bien couverts. Il faut, en arrivant aux USA, acheter une carte sim locale, de préférence du fournisseur VERIZON, qui a une meilleure couverture des zones qui nous intéressent. Pensez à prévenir votre banque d'utiliser ce numéro pour les SMS de confirmation d'achats. Pour ne pas vider la batterie, laissez le téléphone en mode "avion" et le wifi débranché.
Si vous utilisez aussi le smartphone pour écouter de la musique ou lire, n'oubliez pas soit une batterie de secours, soit un chargeur solaire: là encore, vous ne trouverez de possibilité de recharger (avec un adaptateur de prise USA) qu'aux points de ravitaillement, c'est à dire tout les 4-5 jours en moyenne.
Les micro-crampons sont d'une grande utilité ET suffisants: pas la peine de vous encombrer de vrais crampons d'alpinisme, incompatibles avec des chaussures de trail. Par contre, il est difficile d'en trouver des bons.
Les mini crampon Vargo en Titane disponibles chez Arklight sont a la fois très bien et dangereux: bonne tenue sur neige dure ou gelée (dans les limites de ce design sans talon ni pointes avant), bonne résistance des pointes, meilleur que la plupart de ses concurrent sur l'accroche et le poids MAIS dangereux en l'état car ils glissent trop facilement des pieds, au mauvais moment évidemment.
Il faut les améliorer en ajoutant une sangle de talon avec clip accrochée aux bases des sangles du coup-de-pied d'une part et de rajouter un petit anneau de cordelette entre la sangle du bout de pied et celle du coup de pied. Avec ça, la tenue est bonne sans être obligé de trop serrer. (voir photos) Il est toutefois très hasardeux de les utiliser sur glace vive.
Un piolet Ultra-léger peu aussi vous aider, surtout en cas de début de glissade (encore faut-il savoir l'utiliser dans ce rôle, ce qui n'est pas évident: regardez un tutoriel et essayez avant sur une pente sans risque). Si vous n'en avez pas pris, enlevez la rondelle d'un de vos bâtons de marche, plantez-le fermement dans le haut de la pente avant chaque pas et utilisez-le comme ancrage: c'est lent, mais tomber vous retardera encore plus... voire définitivement. Le plus léger est le Corsa de la marque Camp.
La pharmacie, c'est du poids qu'on espère bien ne pas utiliser mais qu'on ose pas laisser de côté! Il y a quelques éléments indispensables: l'ibuprofène, la crème solaire au moins au début, un désinfectant et trois pansements. Avec un peu de chance, cela suffit. MAIS, on est souvent à plus de deux jours d'une route et sans réseau téléphonique, alors il y a deux possibilités:
1) soit vous avez une balise de détresse, et vous pouvez raisonnablement espérer être secouru dans les 12 heures. Je n'en avais pas, et je l'ai regretté car cela aurait grandement amélioré ma sérénité durant les cinq semaines sur neige où j'étais seul des jours durant. D'ailleurs, j'en ai pris une pour le CDT. La plus utilisé (aux USA) est la Garmin In Reach mini (REI, 350$, 100gr) qui a l'avantage de pouvoir se synchroniser avec un smartphone pour envoyer et recevoir de courts messages via satellite en plus de sa fonction première qui est d'appeler au secours, toujours via satellite; inconvénients : elle nécessite de plus un abonnement payant et sa batterie ne tient que 50h en mode tracking. Il existe d'autres modèles Garmin ou Spot. Pour ma part, j'utilise la balise PLB1 : elle ne sert qu'a appeler au secours via satellite, mais sa batterie dure 5 ans en attente et elle nécessite un enregistrement gratuit mais pas d'abonnement payant (Internet, 275€ 116gr).
2) soit vous n'en avez pas, et il vous faudra compter sur vos propres forces et sur les passants... s'il y en a. Attention, si vous êtes en tête de peloton, ou que vous avez choisi de forcer des passages enneigés, vous pouvez très bien ne voir personne pendant une semaine! Pensez-y. Il semble dans ce cas raisonnable d'avoir de quoi tenir au moins 3 jours avec une infection sérieuse, une rage de dent ou une blessure. Dans cette optique, j'avais en plus :
J'ai renoncé à prendre un anesthésiant injectable à cause de possibles ennuis à la douanes, mais à postériori j'en aurais pris un en raison du risque de blessure sur une branche dans les abattis.
Voici maintenant ma liste de matériel pour le PCT. Il m'a semble intéressant d'y ajouter les listes de début (2018) et de fin (2019) du CDT d'une part parce qu'elles sont plus récentes, mais surtout pour montrer l'évolution de mon sac à dos et surtout démontrer ainsi qu'il reste toujours quelque chose à enlever. Pour le PCT, où j'ai eu besoin de mini crampons et d'un piolet, j'ai mis deux totaux: montagne et désert, ce dernier étant comparable aux conditions que j'ai rencontré sur l'ensemble du CDT.
Comme vous pouvez le constater, l'évolution est importante puisque je suis passé de presque 7Kg à 5,5Kg.
Fabricant américain de matériel MUL en cuben. Excellente qualité, service client (en anglais uniquement!) exceptionnel: peut travailler sur mesure et ne vous oublie pas dès la vente conclue. Ses équipements, qui sont sans doute les plus légers du marché, sont cependant chers et leur fabrication à la demande exige de deux à quatre semaines de préavis. Vend aussi de la matière première - en particulier du cuben- pour vos projets de bricolage.
Magasin français de matériel MUL sur le Net. Très bon contact par téléphone pour des conseils, choix assez large d'articles, dont certains sont d'excellents choix, mais d'autres moins, tandis que les descriptifs sont, à mon avis, parfois un peu flatteurs pour le matériel vendu. Pas de place prévue pour les retours d'expérience des clients, dommage.
Le vieux campeur n'est plus la sympathique boutique des années 80 et tout dépend désormais du vendeur sur lequel vous tombez: il y a le meilleur et le moins bon. Comme tous les magasins physiques, il n'est pas spécifiquement MUL, mais il reste, pour le tout-venant, une bonne ressource, ne serait-ce qu'en raison de son catalogue très complet.